mercredi 30 juillet 2008

Petite entrée de concombres pour pseudo-grillons entutés


Chaleur de plomb dehors ; volets fermés, pour garder la fraîcheur de la nuit ; pénombre bienfaisante, propice au repos de la sieste ; mais la chaleur dure bien au delà d'une sieste raisonnable ; prisonniers de ce refuge sombre nous entrouvrons un volet, puis deux et pourquoi pas un courant d'air... quel air ? Papa de retour du travail "Vous avez fait rentrer toute la chaleur dans la maison !" ; nous, en cœur "On en avait assez d'être entutés ! On est pas des grillons !"...
Et voilà, c'est la saison des "entutés", entutés comme "tuter", comme "tute" du grillon.
Enfant nous "tutions les grillons".

Première étape de cette chasse, la recherche, à l'oreille, dans un champ envahi de leurs "cri-cri", doucement ; on ne marche pas comme un éléphant ! Ces diable de grillons se tairaient immédiatement ! Ca y est, il est tout proche... scruter le sol, au milieu des herbes trouver l'entrée de la tute, un petit trou à peine plus gros que le doigt et tout lisse.

Deuxième étape, faire sortir le grillon : se munir d'une herbe, d'une paille, d'une graminée et à plat ventre, aller chatouiller le grillon dans le creux de sa tute ; il est curieux, il va sortir, s'accrocher à la paille et hop, il est à nous ; s'il est malin, il va vite faire demi tour : là les grands moyens ! repérer les autres sorties de la tute ; une, parfois deux, pas très loin de toute façon ; on verse un peu d'eau dans un des trous, le grillon a horreur de l'eau le voilà qui se carapate à l'autre bout ! attrapé !

Troisième étape, la domestication : dans la main, ça chatouille... vite une cage. Le droguiste du Faubourg Bonnefoy vendait de la corde à sauter, des bocaux "Le Parfait", sertissait les boîtes de conserves, et vendait des cages à grillon ! Deux petits carrés de bois, réunis par des barreaux de fil de fer, une mini porte, le tout de couleur bleu.

Une fois dans sa cage le grillon n'était pas abandonné ! Nourri de laitue fraîche et croquante, approvisionné en mie de pain trempée dans du vin, il était supposé chanter de bonheur (Les cages à grillon chinoises sont bien plus esthétiques, mais nous on ne mange pas les grillons !).
Mais parfois il se taisait, ou ne chantait qu'en notre absence, ou cassait les oreilles de maman sur la fenêtre de la cuisine : déprimé par le bleu de la cage ? laitue desséchée ? trop de vin sur la mie ? Le plus souvent, quarante-huit heures plus tard il retrouvait sa liberté et son champ.

Je ne tute plus les grillons. Dans le Val de Loire ce jeu n'existe pas. Mais aujourd'hui je me sens comme un grillon au frais dans sa tute, et pour rien au monde je ne réchaufferait ma maison pour la moindre pizza ni ne cuirait le moindre cookie ! Alors voici ma façon d'apprécier la fraîcheur de la maison :

Pour 3 :
Un concombre
1 à 2 yaourts nature

1 gousse d'ail

1 poignée de menthe verte

Quelques brins de ciboulette

1 càs de vinaigre de vin ou de jus de citron

sel, poivre
  1. 2 heures avant le repas, saler les yaourts (1/2 cac), les enfermer dans une mousseline au dessus d'un récipient. Mettre au frais. Le yaourt va s'égoutter, devenir crémeux, perdre sel et acidité. (Égoutté une nuit ou plus c'est le Labneh, que Ciorane m'a fait découvrir : un délice, nature ou dans ce qui vous plaira...)
  2. Éplucher le concombre. Enlever les graines. Râper (Ca aussi je l'ai piqué à Ciorane...). Essorer dans un tamis.
  3. Mélanger le yaourt égoutté, le vinaigre ou le jus de citron ; saler poivrer.
  4. Laver puis ciseler les fines herbes et la menthe. Ajouter.
  5. Peler la gousse d'ail, presser, ajouter.
  6. Verser sur les concombres, mélanger, servir décoré de quelques feuilles de menthe.

Ca devrait vous aider à attendre la fraîcheur de la soirée. Sinon, allez tuter les grillons ! Ya pas d'âge pour commencer !

mardi 22 juillet 2008

Taguée par Loupiti !

Les tags m'angoissent un peu, et même beaucoup. Allez savoir pourquoi, cet espèce de strip-tease me semble un peu vain et inconvenant ; mais je ne peux me dérober : pour Noël, Loupiti m'a tiré une belle épine du pied.
N°1 me demandait un gâteau que je n'avais pas fait depuis près de 25 ans : le "gâteau souabe". Sachant qu'en Souabie, pardon dans les Alpes Souabes qui sont au sud de Stuttgart on parle allemand, que j'ai en allemand le niveau d'un travailleur turc une semaine après son arrivée en Souabie, que je disposais de cette recette de famille (souabe) sur un papelard jaunissant, dans la langue de Goethe et sans illustration : j'étais dans l'impasse ! J'avais bien une traduction (maladroite) de N°1, qui datait de sa première année d'allemand, mais bon sang, pas moyen de me rappeler comment on obtenait ce tressage qui n'en était pas un ! Et c'est là que Loupiti intervient avec sa recette de "Tresse à l’abricot et amande", différente de la mienne, mais le faux tressage, c'était ça, et j'ai pu contenter N°1 ! Ouf, décevoir son enfant après 33 ans de maternage exemplaire eut été un crève-cœur !
Donc, après cette longue justification, voici mes réponses au tag (les plus pressés peuvent passer directement à l'avant-dernière question, c'est là que ça devient important !) :

Principe du tag : citer la personne qui vous a tagué, répondre à 6 questions et taguer à son tour 6 personnes sans oublier de les prévenir directement sur leur blog.

C'est donc Loupiti qui m'a taguée, merci, je suis confuse d'avoir été remarquée par cet as de la pâtisserie, moi, modeste ménagère de plus (bien plus) de cinquante ans.

- Quel aliment aimez-vous le plus cuisiner ?
A 20 ans, tout ce qui pouvait se transformer en gâteau ; à 40, le chocolat mais aussi toutes sortes de légumes ; maintenant, la question m'embarrasse : j'aime trop la variété, j'ai envie d'essayer tout ce que je n'ai pas encore cuisiné et à la lecture de la bloggosphère, la liste s'allonge chaque jour.

Laquelle de vos réalisations a reçu le plus de suffrages ?
La bûche de Noël peut-être, mais à mon âge, on a cuisiné tant de repas !
- La recette que votre entourage vous réclame le plus :
Les œufs à la neige, le feuilleté au thon, la bûche de Noël et pardessus tout le "QUESCONMANGE ?"

Votre petit déjeuner préféré :
Fruits frais, orange pressée, yaourts blanc, pain bis au levain et thé nature... et si c'était au bord d'une piscine, dans un hôtel de luxe en Polynésie... mais bon ne rêvons pas...

Votre restaurant ou pâtisserie préférée :
Jusqu'à présent La Grenouillère à Chaumont Sur Tharonne : j'en ai beaucoup aimé la cuisine ; elle fait la part belle aux épices et herbes aromatiques : citronnelle, ail, safran, coriandre, thym-citron, basilic... Son chef Jean-Charles Dartigues, 32 ans, vient de s'installer à La-Chapelle-Saint-Mesmin, je le suivrai donc à sa nouvelle adresse "Coté Saveurs" 55, route d'Orléans, La Chapelle-Saint-Mesmin.

Votre aide la plus précieuse dans votre cuisine :
Ma balance, je pèse tout, ou presque, et j'adore cet instrument. J'utilise une électronique, c'est pratique, mais je garde sur une étagère (en exposition...), une cuillère-peuseuse à l'ancienne dont je ne peux me séparer : la simplicité de cet objet me confond !

Et je n'ose inviter 6 victimes à se dévoiler, bloggeur ou bloggeuse de passage, si le cœur vous en dit, prennez le relais !

vendredi 18 juillet 2008

Biscuit léger, pêches-fraises, chantilly, pour un anniversaire de mariage



L'effet 35 ans ! Plus long à venir que l'effet KissKool, sera t-il durable !
Ou comment Mister J. lâche les tartes et le chocolat pour le biscuit pêches-fraises, chantilly.

Flons-flons et feux d'artifice : voilà comment, depuis 35 ans nous fêtons notre anniversaire de mariage ! Ca a de la gueule non ? Jaloux ? Hé bien, fallait vous marier un 14 juillet !

LE BISCUIT LÉGER,
c'est une vieille recette, qui doit elle aussi approcher des 35 ans, extraite de "100 desserts, 50 trucs", sponsorisé par Alsa et préfacé par Hélène Vincent (une célébrité d'avant les blogs, encore bien cotée en vide-grenier...)
Pour 6 à 8 parts
3 œufs,

2 cuil. à soupe d'eau chaude,
100 g de sucre en poudre,
1 sachet de sucre. vanillé,
75 g de farine,

50 g de maïzéna,

1/2 sachet de levure chimique,

1 pincée de sel.


Garniture

1/2 pot de confiture de fraises,
2 pêches 20 cl de crème fraîche,
2 cas de sucre glace


  1. Préchauffer le four à 165 °C
    Préparer un grand moule pour obtenir un biscuit peu épais (j'ai pris un "rectangle à tarte" de 36x12) : garnir le fond d'un papier sulfurisé (= papier cuisson). Beurrer le coté du moule.
    Mélanger la farine, la maïzena et la levure et tamiser le tout.
    Casser les œufs, séparer les blancs des jaunes.
  2. Battre les blancs (+ une pincée de sel), en neige ; Incorporer 40 g sucre un peu avant la fin pour les rendre brillants et moins fragiles.
  3. Battre les jaunes dans une terrine avec l'eau chaude, 60 g sucre en poudre et le sucre vanillé. On doit obtenir une crème souple et mousseuse.
  4. Incorporer le mélange farine-maïzena à l'aide d'un fouet ainsi qu'1/3 des blancs.
  5. Puis incorporer le reste des blancs d'œufs montés en neige en soulevant délicatement à l'aide d'une spatule.
  6. Verser la pâte dans le moule en une couche régulière.
  7. Enfourner pour 20 min environ.

    Laisser reposer 15 min après la sortie du four
  8. Démouler sur grille.

MONTAGE
J'ai découpé le biscuit en parts, puis chaque part en 2 tranches ;

étalé un peu de confiture de fraise sur la 1ère tranche ; disposé des quartiers de pêche par dessus ; posé la deuxième tranche par dessus ; étalé un peu de confiture de fraise ; décoré de chantilly au siphon et d'un quartier de pêche. Voilà : frais et léger...

lundi 14 juillet 2008

La recette-des-croquettes-de-mémé ou comment cuisiner les restes de viande


S'il n'y en avait qu'une ce serait celle là... la recette-des-croquettes-de-mémé que je n'ai jamais vue ailleurs et que les enfants adorent de génération en génération.
Au départ j'ai écrit à la demande de n°3, pour ces recettes là justement, et puis de recette en recette j'ai mesuré l'étendue du désordre de mes cahiers-fiches-papelards-livres-classeurs-dossiers-"file"-disquedur et autres supports de recettes répertoriés ou à répertorier. Bref, si je mène à bien ma mission je pourrai éventuellement retarder de quelques mois l'évaporation des quelques neurones qui me restent.
Ca c'est encore un truc de n°3 : sauver ses parents du vieillissement. En passant je profite ce cette occasion pour prévenir les jeunes parents, qui se lançant dans l'aventure de la parentalité après 35 ans n'imaginent pas encore ce que leurs rejetons leur suggéreront pour les garder encore verts passé 60 ans : sudoku intensif, blog, course à pied, natation, pieds au mur, poirier, linux (ou tout autre système informatique exotique) en console, bien sûr, et sur fond noir (c'est plus gai)... le pire est sans doute à venir, je vous tiendrai au courant, si je tiens le coup. Et en passant je vérifie que n°3 me lit, hé, hé ! Normalement il devrait réagir ce petit monstre ; ou alors il a cru que donner un ordre suffit... le bleu ! Il doit contrôler, surveiller, encourager aussi. Bon, suffit !

La recette.

Il s'agit d'une recette de mémée ; économe, c'est pour recycler (le vilain mot) des restes de poulet, ou tout autre viande ; mais c'est avec des viandes blanches que c'est le meilleur (s'il vous reste du rosbif, passez à la case bœuf miroton) ; et comme c'est mémée, c'est avec de la béchamelle.

Il faut :
  • Des restes de viande, volaille, veau mais on peut compléter avec du jambon ou même de la saucisse (Toulouse ou chipolata, mais pas trop grasse) si vos convives ont été gourmands sur le poulet.
  • 1 gousse d'ail
  • Béchamelle très épaisse : huile ou beurre, farine, lait, sel, poivre et muscade
  • Sauce tomate pour accompagner, ketchup aussi c'est possible


  1. Séparer soigneusement la viande restant sur les os du poulet.
    Couper grossièrement les autres restes de viande.
    Hacher.
    Ajouter la gousse d'ail épluchée, égermée et écrasée.
  2. Préparer la béchamelle :
    Faire un roux avec 1 cas d'huile et une cas de farine. Laisser cuire quelques instants sans colorer ; hors du feu mouiller avec 15 à 20 cl de lait froid ; délayer ; remettre sur feu doux, tourner jusqu'à l'ébullition ; retirer du feu après quelques bouillons ; saler, poivrer, ajouter de la muscade si vous aimez. Vous devez obtenir une sauce très épaisse.
  3. Ajouter cette béchamelle à la viande hachée, cuillère par cuillère : le mélange doit être lié mais très pâteux ; il peut rester de la béchamelle si il y a peu de viande.
  4. Mettre à refroidir.
  5. Former à la main des boules avec ce mélange ; les rouler dans la farine, les aplatir en forme de "palets".
  6. Les dorer des deux cotés à la poêle dans de l'huile d'olive.

Servir chaud, accompagné d'une sauce tomate.

mercredi 9 juillet 2008

Cheesecake, testé et approuvé par Tad !


Le cheesecake a d'abord été pour moi le Käsekuchen ! Dégusté avec les innombrables et délicieux gâteaux allemands confectionnés par la maman de la jeune-fille au pair qui a coucougné n°3 bébé avec beaucoup de tendresse. Mais l'occasion a voulu que je n'ai jamais sa recette, un jour peut-être quand elle sera elle-même à la retraite...
En attendant de temps en temps j'achetais une part de gâteau au fromage blanc au rayon fromage de l'hyper (qui n'en vend même plus maintenant), je me vengeais parfois sur le tourteau fromagé, mais c'était pas ça... Et puis les blogs ont réveillé mon envie, j'ai fait des essais, pas toujours satisfaite, jusqu'à la redécouverte d'un petit trésor qui se planquait en bas de la pile de mes livres de cuisine : "the PHILADELPHIA BRAND Cream Cheese Cookbook" !

Soit même ! édition 1985, "WITH MANY NEW RECIPES" ! Et comment ! Je ne l'avais jamais ouvert depuis que la jeune-fille au pair américaine qui a coucougné s'est occupé de n°3 avec beaucoup de dynamisme, d'humour (et aussi beaucoup de tendresse), me l'a offert.
J'ai donc ouvert le petit trésor qui dormait depuis presque un quart de siècle... Damned ! tout en anglais ! je le savais ! C'est pourquoi je l'avais laissé dormir !
Bon, quand même, 27 recettes de cheesecake, j'avais de quoi hésiter, reculer même.
J'ai choisi ! J'ai traduit, avec l'aide humoristique de Google ou Yahoo, je ne sais plus... et donc je vous livre la recette direct traduite de l'américain par 3 ordinateurs fous, programmés par un serbo-asiatique à partir d'un dictionnaire russo-araméo-vietamerloc... sans aucun doute : j'ai reconnu les tournures idiomatiques caractéristiques !

LA RECETTE : SUPREME GÂTEAU AU FROMAGE BLANC


Miettes, sucre et margarine de cartel ; pressez sur le fond de la casserole de springform de 9 pouces. Faites cuire au four à 325, 10 minutes. Combinez le fromage fondu, le sucre, la farine ramollie et le sel, se mélangeant sur le mélangeur électrique jusqu'à ce que bon mélangé. Mélangez dedans les jaunes d'œuf, moitié-moitié et la vanille. Pliez en blancs d'œuf raidement battus ; pauvres au-dessus de croûte. Faites cuire au four à 325, 1 heure. Détachez le gâteau de la jante si casserole. Refroidissez ; enlevez la jante. Froid.
Si vous préférez voici l'original :
THE RECIPE : SUPREME CHEESECAKE


Et la mienne, après adaptation perso.
Pour un moule à manqué de 16 cm (je sais, c'est petit, mais c'est les soldes je dois rentrer dans un 34).

24 biscuits THE LU
40 g de beurre fondu

350 g de petits-suisses à 20% de mat. grasse
2 œufs
60 g de sucre vanillé
20 g de maïzena
1 zeste de citron râpé
1 pointe de levure alsacienne


  1. Préchauffer le four à 165 °C (sole et voûte, éviter la chaleur tournante).
  2. Beurrer le moule.
    Garnir le fond de papier sulfurisé (papier cuisson).
  3. Réduire les biscuits en miettes et les mélanger au beurre fondu. Garnir le fond du moule en tassant avec le dos d'une cuillère à soupe.
  4. Enfourner pour 10 min.
  5. Séparer les blancs des jaunes d'œufs.
    Zester le citron.
    Mélanger les jaunes, le zeste et la moitié du sucre en poudre.
    Ajouter la maïzena et les petits suisses la levure.
  6. Battre les blancs en neige, mélanger le reste du sucre en poudre un peu avant la fin ; les blancs seront plus fermes.
    Mélanger délicatement les blancs battus avec l'appareil au fromage blanc.
  7. Verser dans le moule. Enfourner pour 40 min.
  8. Éteindre le four, laisser le gâteau encore 1 h dans le four éteint.
  9. A la sortie du four glisser la lame d'un couteau fin entre le gâteau et le bord du moule.
    Démouler sur grille (C'est plus facile avec un moule à charnière).
  10. Laisser le gâteau 12 heures au réfrigérateur avant de déguster, c'est bien meilleur.

Nappé de confiture de cerises c'était super ! Quelques framboise fraîches c'est encore mieux ! La preuve, le petit-garçon-devenu-grand-de-la-jeune-fille-au-pair-américaine-qui-a-coucougné-s'est-occupé-de-n°3-avec-beaucoup-de-dynamisme,-d'humour-(et aussi beaucoup de tendresse), l'a testé et approuvé en passant par chez nous.

vendredi 4 juillet 2008

Gelée de groseilles (presque) à froid


Juin-juillet ; le bac, Roland-Garros, Winbledon, le tour de france, les volets mi-clos, les soldes, la couture dans la fraîcheur du séjour... et les confitures en attente du mois de la grande migration vers la mer ! Chaque année la lumière si particulière des matins d'été me replonge dans ces souvenirs ; ne manquent que les révisions du bac et la voix de maman ! "revise !"... à vrai dire les révisions sont bien les derniers moments de ma vie que j'ai jamais souhaité revivre ! Restent les confitures. Voici la gelée de groseille ; récolte insignifiante cette année, mister J. a peut-être abusé du sécateur au moment inopportun, et puis les oiseaux manquaient de cerises... bref, j'ai fait 4 pots, une misère ! Mais bon, la recette est au point, moins fatigante que les révisions... je vous la livre, des fois qu'il vous resterait des groseilles...

- groseilles rouges - environ 1 verre d'eau par kg de fruits - autant de sucre en poudre que le poids de jus obtenu

Laver soigneusement et égoutter les groseilles. Les mettre dans une bassine à confiture avec l'eau et porter à ébullition sur feu moyen. Remuer en écrasant les grains avec le dos de l'écumoire. Maintenir l'ébullition 3 min.

Filtrer le jus avec une passoire fine, le peser. Préparer autant de sucre que de jus obtenu.

Verser le jus encore chaud dans une grande terrine. Ajouter le sucre en pluie tout en remuant avec une cuillère en bois. Le sucre se dissout au fur et à mesure. Remuer 3 min. de plus : il ne faut plus entendre le moindre crissement... quand on tourne.

Et là, ne décrochez pas le téléphone, n'allumez pas la télé, même pour Dr House : mettre en pots immédiatement ! La première fois, ayant pris le temps de dîner avant de mettre en pots, la gelée a pris dans la terrine... et une fois mise en pots (en "cassant" la gelée, of course), j'ai eu du jus de groseilles sucré en pots...

Couvrir, tout de suite ou un peu plus tard, ça ne change rien.

La gelée se conseve assez bien, en tout cas bien mieux que la vraie gelée à froid dont voici la recette pour les puristes.



Gelée de groseilles à froid (L'art culinaire moderne (édition de 1949)

"On peut également obtenir de succulentes gelées de groseilles ou de framboises, ayant un goût plus fin et prononcé de fruit, sans les cuire aucunement. On presse les groseilles à froid et on y ajoute le sucre à raison de 1 livre 1/2 par livre de jus. On laisse fondre dans une terrine puis on met en pots, que l'on expose au soleil 5 ou 6 heures de suite, et cela pendant 2 jours. On les bouche ensuite comme d'habitude ; cette gelée ne se conserve pas aussi longtemps que celle qui est faite sur le feu."

J'ai essayé, une fois, superbe ! mais que de sucre ! et que c'est long ! et il faut lorgner le ciel ! imaginer un orage dans les quelques pots obtenus... parce qu'avec cette recette on a peu de jus... et peu de gelée...


Et le lendemain, dans la maison fraîche et silencieuse, sur une tendre brioche...