Ajourd'hui je cuisine puisque nous avons des amis ce soir mais je n'ai pas le temps d'écrire... sauf pour du "hors sujet". Nombre de bloggeuses sont de jeunes mamans, je m'adresse à elles pour les alerter. Faites suivre, c'est utile...
18 mai 2008, Toulouse.
"Dimanche après-midi, centre ville de Toulouse. Rue Boulbonne, à deux pas de la place Saint Georges, le silence dominical de cette rue commerçante quasi vide à cette heure de la journée est brutalement troublé par des cris d’enfant. Une fillette de sept ans vient d’être ceinturé par un homme caché sous un porche d’immeuble.
Malgré sa peur, l’enfant qui avait échappé quelques instants à la surveillance de sa mère se défend. Ses cris parviennent à l’alerter ainsi qu’un passant dans la rue déserte à cette heure de la journée. Leur intervention met en fuite l’agresseur présumé."
1998. Natascha Kampusch se rend à l'école. Elle a 10 ans. Marchant sur le trottoir, elle aperçoit une camionnette blanche, garée le long du trottoir, un homme à coté, elle pense traverser, hésite, continue ; arrivée à hauteur de l'homme, elle est poussée de force dans la camionnette. Elle sera séquestrée 8 ans dans un sous-sol.
Deux récits, 10 ans d'intervalle et une similitude glaçante avec l'agression dont j'ai été victime il y a plus de 50 ans.
Janvier 1957, 7 h 25 du matin, il pleut et il fait nuit noire. Je monte une rue déserte pour aller au lycée. Je suis seule, j'ai 10 ans, je rejoins une copine que son père conduit en voiture. Un homme fourgane sa mobylette, sur le bas-coté de cette rue sans trottoirs. Il ne me plaît pas, j'ai envie de traverser, mais je fais la fière, je ne veux pas passer pour froussarde (auprès de qui d'ailleurs !).
Arrivée à sa hauteur,
il me ceinture,
ordonne ALLER, VIENS !
il me ceinture,
ordonne ALLER, VIENS !
et je HURLE
Et l'homme enfourche sa mob et dévale la rue !(au point que ma mère m'a entendue à 300 m de là !)
Des femmes sortent en robe de chambre de leurs maisons toute proches, on me questionne, me réconforte ; J'ai échappé à un sale truc (même si avec sa mob, il ne pouvait pas m'emmener bien loin).
Cette histoire reste au fond de moi. Et rien ne change dans la tête des petites filles. Natasha n'a pas suivi l'instinct qui lui dictait de traverser la rue pour éviter cet homme au comportement "anormal". Comme moi qui ai voulu dominer ma peur. On apprends encore aux enfants (et c'est bien), à ne pas avoir peur de n'importe quoi, le noir, les araignées, l'eau froide, les orties et que sais-je encore. Et les enfants ne trient pas : manifester sa peur, passer pour une poule mouillée... la honte ; enfin je crois que c'est le ressort qui m'a retenue de traverser la rue.
Alors apprenons à nos enfants la bonne peur, la peur légitime qui les fera fuir à la vue d'un comportement "bizarre", déplaisant, incongru, déplacé.
Encourageons nos enfants à dire non, à crier, à hurler au premier geste ou mouvement "déplacé" de la part d'un adulte connu ou non, puisque nombre d'agressions sont le fait de familiers des victimes. C'est dérangeant pour notre autorité ; dire à l'enfant qu'il peut et doit parfois désobéir fait sans doute peur... Pensons alors au malheur de l'enfant agressé, au désespoir des parents...
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