jeudi 4 septembre 2008

Le Gibrou


Tout est sur internet, alors j'y ai cherché le Gibrou de mon enfance ; pas de Gibrou, à part une MARIE LOUISE GIBROU-LATENDRESSE sur "familysearch" et le chemin de Gibrou à Moissac, rien ! Et ce pendant des mois, de temps en temps je lançais une recherche sur Google, mais rien, le vide.
J'ai commencé à penser que le village natal de mon grand-père était le plus arriéré des arriérés ; Hier, surprise ! Une recette de Gibrou, parce que le Gibrou ça se mange ; et c'est simple. Trop simple sans doute pour avoir les honneurs de la toile. Réparons cette injustice :

le Gibrou c'est bon et c'est de saison. Ca commençait mi-août. Traversant l'épicerie de mon oncle à l'heure de la sieste avant d'aller à la piscine , le nez au raz des cageots de fruits, je respirais les parfums des poires et des prunes mûres. Les guêpes ne savaient plus où donner de la trompe... Et mon oncle triait les fruits, car ils se perdaient très vite ; on ne jetait rien, mes cousins mangeaient souvent du Gibrou, c'est à dire des prunes cuites. Aurélienne, une cousine de mon père en faisait à la ferme, ma grand-mère à la maison : c'était un dessert aussi sarthois pour moi que les rillettes.

Il faut des prunes jaunes très mûres et c'est tout.

  1. Les laver, les dénoyauter, couper si elles sont grosses. Avec les mirabelles, inutiles, elles sont petites.
  2. Mettre à cuire dans une casserole à feu doux sans couvrir ; les prunes rendent de l'eau. Le temps de cuisson est court car les fruits sont très mûrs ; il faut surveiller.
  3. A la fin de la cuisson, on peut enlever les fruits et faire réduire à feu moyen le jus rendu avant de le verser sur les fruits.
Voilà c'est fini ! Raffraîchir avant de servir.

La recette que j'ai trouvé sur le net (ici) parle de Gibrou d'Anjou, c'est tout près de la Sarthe. Elle propose de rajouter sucre, vanille et beurre salé, ce qui la rend plus sophistiquée que celle de ma famille. La prochaine fois je parfumerai soit à la mélisse, soit à la réglisse, une idée, comme ça..

9 commentaires:

Laura in Paris a dit…

J'espere que votre Gibrou etait aussi bon que celui de nos amis! La photo est superbe!

Anonyme a dit…

Heureusement que tu es là pour enrichir la Toile et notre culture culinaire ! J'aime ta manière de raconter tes recettes de famille, avec ce charme suranné des souvenirs d'enfance mais sans regrets ni tristesse.
Dommage qu'ici les prunes soient chères ou insipides, je goûterais bien un peu de Grigou...

Hélène (Cannes) a dit…

J'aime bien découvrir des trucs que je ne connaissais pas !
Bises
Hélène

Amélie a dit…

Quel plaisir de découvrir cette recette régionale.

Anonyme a dit…

Ma grand-mère en faisait souvent à l'époque des prunes...j'en garde un souvenir extra..

Anonyme a dit…

Encore une nouveauté gourmande, super on apprend tous les jours c'est ça la blogosphère culinaire ! bonne soirée

Elise et Claude a dit…

Bonjour bea,
Merci pour votre commentaire (et pour la photo !) sur notre blog de Saint-Jean-de-la-Motte. Vers Clermont et St-Jean on dit "gibrou". "Anguiâs", c'est plutôt la partie de la Sarthe qui appartenait au Maine. Clermont, St-Jean-de-la-Motte appartenaient plutôt à l'Anjou (La Flèche, qui était la Flèche-en-Anjou, Le Lude, aussi...).
Amicalement,
Elise et Claude

Anonyme a dit…

Bonjour, je suis contente de voir qu'il y a une recette de gibrou sur la toile!
Ma maman en faisait, et on adorait ça!
Chez nous, il se fait avec des prunes bien sûr, mais on rajoute du sucre, et un peu de farine (une cuillère à soupe) pour épaissir un peu!
Là, je viens de le faire, avec des prunes "sauvages"!... et à l'odeur, ça semble extra!... on va attendre qu'il refroidisse un peu pour goûter!

Ge a dit…

Chez moi en Touraine on disait aussi "gibrou", mais mon arrière grand-père venait de Saint-Lambert des levées en Anjou, donc tout s'explique! Pour moi c'est l'odeur pendant la cuisson qui est magique : je ferme les yeux et...j'ai 10 ans !