samedi 9 février 2008

Vinaigre, le condiment magique



Amélie Nothomb dans "Métaphysique des tubes" se décrit bébé s'éveillant à la société par la magie d'un carré de chocolat offert par une tante de passage. Livre à la fois drôle et poétique qui devrait figurer dans tous les coffrets cadeaux publicitaires de sortie de maternité, tant il décrit un "bébé-personne" fascinant. L'échange maman-nourrisson s'en trouverait élevé au rang du thriller amoureux ; et ne me demandez pas ce qu'est un thriller amoureux. Ces deux mots ensemble c'est l'inconnu et la passion, c'est tout.

Revenons au vinaigre. Je n'ai pas le talent d'Amélie Nothomb ; hélas ou tant mieux ; mais le vinaigre exerce pour moi une grande fascination. Enfant, je crois l'avoir découvert avec la tomate. Quel délice de pencher son assiette et terminer sa salade à la petite cuillère ! Parfums de la tomate et du vinaigre de vin !... Plus tard, assise à table à coté de mon père, il me donnait comme un grand cadeau le coeur de laitue gorgé de vinaigrette. Je n'en faisais qu'une bouchée. C'était un petit jeu entre nous, il se défaisait de ce bout de salade trop blanc pour son goût et je recevais une lampée de vinaigre. Chacun y trouvait son compte. Il s'agissait de vinaigre de vin, basique, dans lequel ma mère avait plongé une branche d'estragon du jardin. Je retrouvais aussi le vinaigre dans le boeuf sauce piquante dont j'ai déjà parlé, avec le foie de génisse du mercredi (le foie de veau était trop cher), avec un plat de poireau en sauce blanche agrémentée d'un trait de vinaigre (je n'ai encore jamais vu de semblable recette dans un livre de cuisine), additionné à la crème fraîche souvent ; je crois que c'est tout. Ces plats revenaient souvent pour mon grand plaisir. Ma mère n'a jamais aimé cuisiner mais ce qu'elle faisait était bon et surtout frais. Jamais de conserves ! Exceptionnellement le dimanche soir, soupe en sachets (appelée soupe synthétique par mon père) et petits pois en boîte. Je réalise maintenant dans quel luxe je vivais sans le savoir tant il fallait de temps pour éplucher quotidiennement tous ces légumes à chaque repas pour une famille de six à sept personnes (la famille s"agrandissait de ma mémé l'hiver).

Je suis restée fidèle à ses principes "légumes tous les jours" mais vive les surgelés ! Quand au vinaigre il m'accompagne toujours avec le même plaisir. Je suis tout de même restée fidèle aux "fondamentaux". J'ai du mal à me faire à ces variétés actuelles qui sentent son arôme ajouté à 10 km : a t-on jamais fait du vinaigre de noix ? De l'huile oui, mais du vinaigre ? Alors cet été à Vienne (Autriche) quand j'ai découvert Gegenbauer, l'antre des vinaigres à tous les parfums possibles (melon, fraise, pamplemousse...), j'ai fait une photo de la boutique mais je n'ai rien acheté. Bon, depuis j'ai traîné sur leur site internet et crû comprendre que leurs produits n'étaient pas obtenus en rajoutant des arômes ; à vérifier avant mon prochain passage pour une dégustation éventuelle...

En attendant n'oubliez pas le vinaigre c'est souvent le petit plus du petit plat... Ce soir je reçois des amis à qui je servirais un "trifle" (vinaigre présent), à voir demain avec photo.

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